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ornement liturgique romain

Histoire de la chasuble liturgique

La chasuble liturgique symbolise la charité, l’amour du Seigneur, qui doit envelopper le prêtre.

Les vêtements liturgiques ont une longue histoire.

Leur forme a évolué, des couleurs liturgiques se sont précisées avec le temps.

Origines

A l’origine la chasuble était l’ample vêtement porté jusqu’à la fin du Ve siècle par les citadins romains.

Au cours des siècles suivants, ce vêtement devient celui du célébrant porté par-dessus leur aube.

Évolutions

Petit à petit, sa forme se transforme. De ronde, elle devient ovale et se raccourcit de plus en plus à la fin du XVIe siècle, afin de faciliter le mouvement des bras.

A la fin du XVIIe siècle elle est réduite à deux pans d’étoffe tombant à l’avant et à l’arrière du corps, décorés d’orfrois

Vers la fin du IVe siècle, elle conserve une seule ouverture pour permettre le passage de la tête. 

A force de l’enrichir de parements, de broderies, de fils précieux (or, argent), le tissu s’est épaissi, la pliure est devenue impossible et le vêtement incommode. Les côtés ont donc été échancrés. La forme variait légèrement selon les pays.

On les a appelé familièrement «boite à violon » ou chasuble «violon » en raison de la forme de sa partie antérieure, très étroite au niveau de la poitrine.

Elle est souvent ornée d’une croix latine dans le dos et d’une simple bande à l’avant. Elle était un peu moins ample que celle qui lui succédera quelques décennies plus tard.

Ornement romain vert

Ornement romain vert réalisé par In Manus Tuas

Au début du XXe siècle, on va commencer à utiliser des tissus plus souples et de formes inspirées des illustrations médiévales, donnant naissance à la chasuble dite « gothique. »

C’est elle qui était majoritairement utilisée en France avant la réforme liturgique de Vatican II.

Depuis la réforme liturgique, la plupart du temps, le tissu utilisé est très souple, souvent sans doublure, les ornements légers, et la forme s’est rapprochée de l’ovale, avec un espace pour passer la tête

ornement vert gothique

Ornement vert gothique réalisé pour une commande client par In Manus Tuas

Couleurs

Du IIIe au XVIe siècle

A l’origine, la couleur liturgique était le blanc, couleur des vêtements du Christ transfiguré et ressuscité.

Au début du IVe siècle, époque où l’Église sort des grandes persécutions et acquiert la reconnaissance publique et politique, le rouge – couleur impériale – fait son apparition dans l’habillement du pape,  sous forme de bandes pourpres, à l’instar du vêtement des notables.

Jusqu’au IIIe siècle, les Églises d’Orient et d’Occident n’utilisent que le blanc (pureté de l’Agneau sans tache) et le rouge (son sacrifice)

  • Le blanc sert aux solennités et aux jours ordinaires.
  • Le rouge est utilisé aux jours de jeûne et aux offices des morts.

Sous le pontificat d’Innocent III (1160-1216) des couleurs liturgiques sont attribuées.

Les couleurs sont alors au nombre de quatre :

  • blanc pour les jours de fête ;
  • rouge pour la Pentecôte et les fêtes des martyrs ;
  • noir pour les jours de pénitence? et les messes des morts ;
  • vert pour les jours ordinaires.
  • On constate l’absence du violet, pourtant déjà attesté pour le dimanche de Laetare et la fête des saints Innocents.

Du concile de Trente à Vatican II

Les codifications liturgiques qui ont suivi le Concile de Trente marquent une volonté d’uniformisation.

Cinq couleurs liturgiques sont désormais prescrites, chacune ayant sa signification propre, liée au temps liturgique ou à la fête célébrée :

  • le blanc , couleur de fête et de réjouissance, pour les cycles de pascal, de Noël et les autres fêtes du Christ, de la Vierge Marie et des saints qui ne sont pas martyrs, ainsi que pour certaines solennités (Toussaint, etc.).
  • le rouge est la couleur de la passion du Christ, des fêtes de l’Esprit-Saint (Pentecôte, etc.) ; c’est aussi le rouge que l’on porte pour honorer la mémoire des Apôtres (sauf saint Jean Évangéliste) et des martyrs ;
  • le vert , quant à lui, est la couleur du temps ordinaire ; il est porté pendant le temps après l’Épiphanie et le temps après la Pentecôte ;
  • le violet est consacré au temps de préparation et de pénitence comme le Carême et l’Avent;
  • le noir est utilisé pour les offices des défunts et le Vendredi Saint.